Covid en Chine: des restes partiellement incinérés laissés sur la route déclenchent la panique

Salon funéraire de Dongjiao, un des nombreux établissements de la ville qui traitent les cas de Covid-19, à Pékin, le 18 décembre 2022.
Photo: Getty Images
Sur le bord d’une route près d’un salon funéraire chinois, d’où s’échappe une épaisse fumée noire, gît un amas de restes carbonisés – cendres et ossements.
Ils ont été découverts à côté du funérarium de Zhumadian, dans la région de Henan, au centre de la Chine.
« Regardez ces os, ils ne sont pas encore complètement brûlés, on trouve même des morceaux de la colonne vertébrale ici », a déclaré un homme en filmant une vidéo qui a circulé sur les médias sociaux chinois. Il parlait dans son dialecte local, baissant la caméra pour voir de plus près le tas d’objets avant de se retourner pour montrer une grande enceinte grise servant de funérarium.
La vidéo, qui ne révèle pas l’identité de la personne décédée, a été diffusée à un moment sensible, alors que le Covid‑19 se répand en Chine, submergeant à la fois le fragile système de santé et les crématoriums du pays. Le régime chinois, quant à lui, est de plus en plus critiqué pour son refus de transmettre des données précises sur le nombre d’infections et de décès.
Le Henan, la province où la vidéo a été tournée, est particulièrement touché. Le 9 janvier, les autorités ont déclaré qu’environ 89% de la population locale, soit quelque 88 millions de personnes, avaient contracté le virus.

On ne sait pas si les os appartiennent à une ou plusieurs personnes décédées du Covid, ni pourquoi ils ont été jetés sur la route. Un employé du funérarium, joint par Epoch Times le 5 janvier, semblait être en état d’alerte et a rapidement raccroché le téléphone lorsqu’il a été interrogé sur la vidéo. L’établissement avait un horaire très chargé jusqu’au 8 janvier, a indiqué l’employé.
En réponse à la vidéo, le bureau des affaires civiles de la ville a confirmé qu’il était « au courant de l’affaire et allait s’en occuper », selon les médias chinois.
Une entreprise funéraire voisine, sans commenter directement la vidéo, a déclaré à Epoch Times qu’une telle chose ne se produisait pas dans son établissement.

Le régime a toujours défendu sa réponse à la pandémie, même si des pays et des analystes ont mis en doute ses données.
« Nous pensons que les chiffres publiés actuellement par la Chine sous‑estiment l’impact réel de cette maladie en termes d’admissions à l’hôpital, d’admissions en soins intensifs, et surtout de nombre de morts », a déclaré Mike Ryan, directeur des urgences de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), aux journalistes lors d’un point de presse tenu le 4 janvier, ajoutant que la définition donnée par Pékin des décès dus au Covid est « très étroite ».
Les critères retenus par la Chine pour établir un décès imputable au Covid ne prennent en compte que les personnes décédées d’une pneumonie ou d’une insuffisance respiratoire provoquée par le Covid‑19, contrairement à la recommandation de l’OMS qui préconise de déclarer un décès comme relevant du Covid si le virus « a causé, ou est supposé avoir causé, ou contribué à la mort ».
Selon les données officielles, la Chine maintient un des bilans les plus faibles au monde en matière de mortalité. Mais la minimisation constante par le régime des données sur le virus pendant la pandémie, les vagues de décès parmi les personnalités publiques et les célébrités au cours des dernières semaines, tout comme les difficultés rencontrées par les crématoriums, indiquent néanmoins un nombre de morts beaucoup plus élevé.

Une femme d’Anshan, une ville industrielle de la province chinoise du Liaoning (nord‑est), a appris que plusieurs de ses amis avaient perdu leur père ces derniers jours. L’un d’entre eux, âgé de près de 80 ans, est mort après avoir été infecté juste avant le Nouvel An. Sa famille a appris que plus de 1200 personnes attendait la crémation. La cause de la mort figurant sur son certificat de décès était indiquée « pneumonie sévère », sans aucune mention relative au Covid‑19.
Cette femme, qui n’a donné que son nom de famille Sun par crainte de représailles, suppose que le régime a donné des instructions interdisant aux hôpitaux d’attribuer les décès au Covid pour « empêcher le monde extérieur de connaître le véritable bilan humain ».
« Le médecin ne peut certainement pas écrire pneumonie Covid‑19 », a expliqué Mme Sun à Epoch Times. « Combien de décès ont été rapportés par les autorités ? Quasiment aucun. Mais vous pouvez le déterminer en regardant les crématoriums. Le nombre de décès est loin d’être minime. »
Hong Ning a contribué à cet article.

Eva Fu est rédactrice pour Epoch Times à New York spécialisée dans les relations entre les États-Unis et la Chine, la liberté religieuse et les droits de l'homme.
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