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Croix enlevée par hélicoptère à Montgenèvre : le maire visé par des menaces, une enquête est en cours

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"Croix de La Plane"

Photo: Crédit photo communiqué de la mairie de Montgenèvre

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Durée de lecture: 5 Min.

Depuis que la croix en bois, installée illégalement sur un sommet de Montgenèvre, a été retirée par un hélicoptère, le maire est la cible d’insultes et de menaces sur les réseaux sociaux. Une enquête judiciaire a été ouverte, et une protection policière est envisagée. 
À Montgenèvre, station alpine des Hautes-Alpes frontalière de l’Italie, la décision municipale de faire retirer une croix érigée au sommet du mont de la Plane, à 2 545 mètres d’altitude, a provoqué la polémique. Depuis le démontage de ce symbole religieux, effectué le 8 octobre à l’aide d’un hélicoptère, des internautes se déchaînent sur le maire de la commune, rapporte BFMTV.  

De nombreux messages injurieux sur les réseaux sociaux 

La mairie avait pris cette décision conformément à la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État ainsi qu’au principe de neutralité de l’espace public, suscitant notamment l’incompréhension des personnes qui avaient installé la croix au sommet du mont de la Plane un an plus tôt. Dans un communiqué, le maire Guy Hermitte, 84 ans, ancien commissaire de police, a souligné que le monument avait été posé par un groupe de randonneurs traditionalistes sans autorisation préalable.
Mais depuis cette opération, l’élu fait face à une vague d’hostilité. Sur les réseaux sociaux, les messages injurieux se multiplient : certains internautes le traitent de « parasite de la ripoublique », tandis que d’autres insultent l’ensemble des élus, les qualifiant de « bande de nazillons laïcs », tout en les sommant de remettre la croix en place. « Vous êtes un vieux et minable laïcard certainement prêt à bâtir une mosquée sur votre commune », aurait également écrit un internaute, d’après nos confrères.  

Le maire pourrait être placé sous protection policière 

Selon des informations de BFMTV, plusieurs publications appellent même à la violence contre Guy Hermitte, faisant redouter un passage à l’acte. Une enquête pour « menaces sur personne dépositaire de l’autorité publique » a donc été ouverte et confiée à la gendarmerie de Briançon, précise Police & Réalités. Les enquêteurs s’efforcent d’identifier les auteurs des propos les plus virulents. Une source proche du dossier indique à la chaîne d’information en continu que le maire pourrait être placé sous protection policière dans les prochains jours, afin de garantir sa sécurité. 
En parallèle de la polémique sur la laïcité, la commune est aussi critiquée pour avoir eu recours à un hélicoptère, une opération estimée à près de 5000 euros, un coût jugé disproportionné par plusieurs internautes, qui y voient une décision « idéologique ». 
D’après nos confrères, Guy Hermitte ne s’est, pour l’heure, pas exprimé publiquement sur l’affaire. 

La croix érigée sur un terrain privé  

Rappelons que dans son communiqué, publié ce mardi 14 octobre, la municipalité avait précisé que le retrait, effectué « sans incident » le 8 octobre dernier, s’était déroulé « dans le respect et la protection du site », ajoutant qu’il subsistait désormais « la croix initiale, toujours en place », restaurée par la commune et conservée comme « symbole alpin de fraternité ». Elle mentionnait également que la croix avait été installée « sans autorisation administrative légale » sur une « parcelle privée », rappelant qu’en tant que propriétaire du terrain, elle était « devenue propriétaire de la croix érigée par des tiers ». 
De son côté, Christophe Colombani, le bénévole à l’origine de la remise en état du calvaire, avait indiqué auprès du JDD avoir tenté, sans succès, de dialoguer avec la mairie pour expliquer « la symbolique locale et patrimoniale » de la croix. Dans un courrier adressé en avril à l’édile, resté sans réponse, il avait précisé que « cette croix existait déjà à cet emplacement, mais elle était ancienne et fragile », soulignant avoir entrepris, avec quelques amis, de la remplacer par « une structure plus robuste, respectant toutes les normes de sécurité ». Cette initiative, écrivait-il, « n’avait d’autre but que d’honorer l’histoire du site et d’assurer la pérennité de cette marque emblématique du sommet ».