Duccio di Buoninsegna et ses peintures emblématiques de la Vierge à l’Enfant

Fragment central de la Maesta, 1308-1311, par Duccio di Buoninsegna. Musée de Sienne - Museo dell'Opera metropolitana del Duomo, Italie
Photo: archives publiques
L’image d’une mère et de son enfant semble avoir quelque chose d’universel. Depuis plus de 3.000 ans, de l’Égypte ancienne à l’Europe et au-delà, des artistes de toutes les cultures ont représenté des mères portant, protégeant et nourrissant leurs enfants dans des contextes variés.
Bien que chacune soit représentée selon sa propre norme culturelle, ces œuvres d’art traduisent néanmoins l’expérience humaine commune de l’éducation et de l’amour maternels qui constituent le lien qui nous donne la vie et qui, à travers l’histoire, a assuré la continuité de notre monde et de ses cultures.

En fait, beaucoup pensaient qu’il ne s’agissait pas seulement d’images, mais de la présence réelle du divin sur terre. Ces panneaux à fond d’or étaient donc placés sur les autels et les sanctuaires, et même portés dans les processions religieuses.
Au début, la plupart de ces peintures suivaient une approche standard et iconique sans grand changement. Mais vers les XIIIe et XIVe siècles en Italie, certains artistes sont devenus plus sensibles à la charge émotionnelle des images divines et ont commencé à expérimenter les sentiments profonds contenus dans la peinture religieuse.
Duccio di Buoninsegna (1255-1319) est un exemple remarquable de ces artistes. Actif dans la cité-État de Sienne, il s’est imposé comme l’un des plus grands peintres du Moyen Âge italien. Dans ses œuvres, comme la « Vierge à l’Enfant avec deux anges » réalisée pour une église de Crevole, en Italie, on peut voir une sensibilité tendre dans la manière dont il a choisi de visualiser le thème de la compassion divine.
Le visage de la Vierge, éclairé par le haut, se penche tendrement vers le Christ, qu’elle nous présente de sa main droite. Ses yeux se tournent vers l’extérieur, alors que toutes ses émotions douloureuses sont apaisées par la paix qui règne. Les images médiévales sur le thème de la mère et de l’enfant montrent souvent Marie avec une tristesse expressive, car elle sait déjà que son fils est destiné à souffrir pour le salut de l’humanité.

Les premières peintures de Duccio ont finalement abouti à son chef-d’œuvre, la « Maestà », un polyptyque achevé en 1311 pour le maître-autel de la cathédrale de Sienne. Son grand panneau central représente Marie et son enfant trônant au milieu d’une foule d’anges et de saints. Ici, glorifiée aux côtés du Christ, la Vierge apparaît majestueuse, étendant son amour de son propre fils à toute l’humanité.
Ainsi, le don ultime de Marie au monde, tel que Duccio le montre dans ses peintures, nous donne une compréhension privilégiée de la grande compassion et de l’altruisme d’une mère.


Da Yan prépare un doctorat en Histoire de l'art européen. Il a grandi à Shanghai. Il vit et travaille à présent dans le nord-est des États-Unis.
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