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« Ils veulent que l’on soit coupables » : Marine Le Pen dénonce les perquisitions au siège du parti

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La présidente du groupe parlementaire du Rassemblement national, Marine Le Pen.

Photo: Crédit photo JULIEN DE ROSA/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Une perquisition a eu lieu ce mercredi au siège parisien du Rassemblement national (RN), dans le cadre d’une enquête pour financement illicite des campagnes électorales en 2022 et 2024. La cheffe des députés du parti, Marine Le Pen, a aussitôt réagi, qualifiant de « scandaleux » ces soupçons. Le président du RN, Jordan Bardella, a lui aussi dénoncé une procédure qu’il considère comme purement politique.
Lors d’un point presse au Parlement européen à Strasbourg, Jordan Bardella a annoncé qu’une perquisition avait démarré ce mercredi matin au siège du parti à Paris, précisant qu’elle était menée par « une vingtaine de policiers de la brigade financière » et « deux juges d’instruction ». « Tout sera mis en œuvre pour nous empêcher d’accéder au pouvoir », s’est-il insurgé. L’événement a provoqué une onde de choc au sein du parti à la flamme.
« Ils veulent que l’on soit coupables, mais on ne sait pas trop de quoi ! »
« Aller piquer l’ensemble des documents des régionales, de la présidentielle, des législatives, des européennes, de l’ensemble de l’activité politique du premier parti d’opposition, pour un sujet aussi contesté que celui-ci, ça pose problème », s’est agacée Marine Le Pen sur BFMTV ce 9 juillet.
« L’idée que papi et mamie sont des fourbes, qui en prêtant au RN ont dans la tête d’exercer la profession de banquier illégal, cela fait marrer tout le monde », a-t-elle poursuivi avant de s’interroger : « Ils veulent que l’on soit coupables, mais on ne sait pas trop de quoi ! »
La cheffe de file du parti a rappelé qu’aucune banque n’accepte de prêter au RN, se demandant encore : « Quelle peut être notre alternative pour financer les campagnes du coup ? »
« Allez trouver un juriste qui saura vous dire ce qu’est un prêteur régulier »
Des perquisitions ont été réalisées dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en juillet 2024, portant sur des soupçons de financement illégal de plusieurs campagnes électorales : la présidentielle de 2022 menée par Marine Le Pen, les législatives qui ont suivi, ainsi que les européennes de 2024, a indiqué le parquet.
Les investigations visent à déterminer si ces campagnes ont notamment été financées par des prêts illégaux consentis par des particuliers au profit du parti ou de certains candidats du RN, mais aussi par le biais de « surfacturations de prestations ou des facturations de prestations fictives ayant été intégrées par la suite dans les demandes de remboursement forfaitaire par l’État des dépenses de campagne », a précisé le parquet.
Les prêts accordés par des particuliers sont autorisés, mais ils ne doivent pas être « habituels » lorsqu’il s’agit de financer une campagne électorale par un parti politique. « Allez trouver un juriste qui saura vous dire ce qu’est un prêteur régulier… À partir de combien ? Quelle somme ? » a encore interrogé Marine Le Pen avant de spécifier qu’il « n’y a pas de jurisprudence dans ce domaine-là ». « Ils veulent qu’on soit coupables… Ça commence à se voir ! » a-t-elle encore déclaré en privé, selon RMC.
« Tout sera mis en œuvre pour nous empêcher d’arriver au pouvoir »
« Soupçonner d’‘exercice illégal de la profession de banquier’ nos militants – souvent âgés, honnêtes, engagés – qui prêtent au RN faute de banque prête à le faire, c’est une farce », s’est lui aussi indigné Jordan Bardella.
Martelant qu’« aucun autre mouvement politique n’a subi un acharnement aussi dur et aussi violent », le président du RN avance que « tout sera mis en œuvre pour nous empêcher d’arriver au pouvoir ». Pour lui, cette « opération politique » vise « non seulement à déstabiliser le Rassemblement national mais également à l’empêcher de candidater sur les prochaines élections ».
Comme lors de la condamnation de Marine Le Pen, de nombreux cadres du RN ont estimé, ce mercredi, que le parti était une nouvelle fois victime de « harcèlement », notamment en raison de la « peur » qu’il suscite à l’idée qu’il puisse remporter la présidentielle.
Les institutions « dévoyées par des bandes qui veulent garder le pouvoir à tout prix »
Pour Laurent Jacobelli, le porte-parole du RN, cette perquisition est « probablement » un moyen « de connaître nos secrets de fabrication et les futures stratégies pour les municipales, les législatives qui pourraient arriver et la présidentielle ».
« Un an après avoir volé les élections par ses magouilles et ses mensonges, le Système sombre dans les basses œuvres », a dénoncé sur X Jean-Philippe Tanguy, le président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale, affirmant : « Les institutions sont dévoyées par des bandes qui veulent garder le pouvoir à tout prix. »
« Je vous rappelle que le système bancaire nous a interdit le financement et ensuite, on nous a interdit le financement bancaire d’autres banques étrangères », a renchéri au micro de RMC ce jeudi matin Jean-Philippe Tanguy, certifiant qu’il n’y a « aucun prêt qui a été fait en dehors des clous et en dehors de la loi, si bien que la commission des comptes de campagne a validé tous les comptes financés par ces prêts, a validé tous les comptes du parti politique qui lui sont envoyés chaque année et nous leur avons envoyé toutes les précisions nécessaires ».
Une autre enquête menée à Marseille
Le RN est au cœur d’une autre enquête menée à Marseille depuis 2021 sur des soupçons de financement illégal de campagnes électorales lors des municipales de 2020 et des régionales de 2021. Le milliardaire Pierre-Edouard Stérin aurait été interrogé dans ce dossier.