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L’huile de poisson réduirait presque de moitié le risque de crise cardiaque chez les patients dialysés
Une grande étude clinique révèle que traiter trois patients sous dialyse avec de l’huile de poisson pourrait éviter une crise cardiaque, un AVC ou un décès. Un simple complément quotidien d’huile de poisson pourrait prévenir des milliers de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux parmi les milliers de personnes sous dialyse, selon une nouvelle étude montrant que ce traitement réduit presque de moitié les événements cardiovasculaires.

Photo: Semenaka_Maria/Shutterstock
En France, le nombre de personnes dialysées est d’environ 51 662 patients au 31 décembre 2022, avec une augmentation continue du nombre de patients dialysés au fil des années.
L’essai PISCES, publié le 7 novembre dans le New England Journal of Medicine, a été mené sur 26 sites au Canada et en Australie, auprès de 1228 adultes recevant une dialyse de routine — un traitement pour l’insuffisance rénale sévère — sur une période d’environ 3,5 ans.
Ces résultats sont particulièrement importants, car les patients sous dialyse présentent un risque cardiovasculaire exceptionnellement élevé, avec une mortalité liée aux maladies cardiaques vingt fois supérieure à celle de la population générale.
Un vaste essai multicentrique, randomisé et contrôlé, ayant montré une réduction d’environ 50 % des événements cardiovasculaires graves sur plusieurs années dans une population à haut risque – avec des effets constants et sans problème de sécurité – « est rare et important », a déclaré à Epoch Times la Dre Carolyn Lam, cofondatrice d’une start-up qui utilise l’intelligence artificielle et les échographies pour lutter contre les maladies cardiaques, sans avoir participé à l’étude.
Chez les patients hémodialysés, l’accident vasculaire cérébral est l’événement cardiovasculaire le plus fréquent, touchant environ 26 % d’entre eux, suivi par les maladies cardiaques.
Le traitement : 4 capsules par jour
Les participants ont été répartis au hasard pour recevoir soit des capsules d’huile de poisson contenant des acides gras oméga-3, soit un placebo à base d’huile de maïs, sans que ni les patients ni les chercheurs ne sachent à quel groupe chacun appartenait.
Ceux du groupe de traitement prenaient quatre capsules par jour, apportant un total de 1,6 gramme d’acide eicosapentaénoïque (EPA) et 0,8 gramme d’acide docosahexaénoïque (DHA) — les principaux acides gras oméga-3 de l’huile de poisson. Les analyses sanguines ont confirmé que les participants du groupe huile de poisson présentaient des taux plus élevés de ces acides gras dans le sang, signe d’une bonne observance du traitement.
Les résultats ont montré que les utilisateurs d’huile de poisson ont connu 43 % d’événements cardiovasculaires graves en moins — incluant crises cardiaques, AVC, mort cardiaque subite et amputations liées à des maladies vasculaires — comparés au groupe placebo. Le suivi de sécurité n’a montré aucune augmentation du risque de saignement, une préoccupation fréquente avec les compléments d’oméga-3, et les effets indésirables étaient similaires dans les deux groupes.
« Nous n’avons observé aucune différence dans les effets indésirables entre le groupe huile de poisson et le groupe placebo », a déclaré à Epoch Times la Dre Charmaine Lok, professeure de médecine à l’Université de Toronto et chercheuse principale à l’Institut de recherche de l’Hôpital général de Toronto.
Le Dr Andrew Moses, néphrologue à New York, qui n’a pas participé à l’étude, a qualifié ces données de « très enthousiasmantes », notant qu’il ne faut traiter que trois patients pour éviter un événement cardiovasculaire en 3,5 ans.
« Donc, même avec certaines limites, si trois patients peuvent recevoir et tolérer des doses élevées d’oméga-3, cela pourrait suffire à prévenir un événement grave, ce qui est assez remarquable », a-t-il ajouté.
« Donc, même avec certaines limites, si trois patients peuvent recevoir et tolérer des doses élevées d’oméga-3, cela pourrait suffire à prévenir un événement grave, ce qui est assez remarquable », a-t-il ajouté.
Pourquoi l’huile de poisson pourrait-elle être bénéfique pour les patients dialysés
Les acides gras oméga-3 peuvent protéger le cœur en réduisant l’inflammation, en prévenant les troubles du rythme cardiaque (arythmies) et en améliorant la fonction des vaisseaux sanguins. Les patients sous dialyse ont tendance à présenter des taux plus faibles de ces graisses bénéfiques, ce qui pourrait expliquer pourquoi la supplémentation a eu un effet aussi positif.
La Dre Lok avance l’hypothèse que les oméga-3 ralentissent la progression des maladies cardiovasculaires et réduisent les complications soudaines grâce à leurs effets potentiels sur la prévention des caillots sanguins, des arythmies et la stabilisation des plaques.
Les patients dialysés sont particulièrement exposés aux événements cardiovasculaires en raison d’un environnement pro-inflammatoire et pro-arythmique causé par la dialyse elle-même. Pendant le traitement, les variations rapides des niveaux de liquides et d’électrolytes peuvent provoquer un stress cardiaque et des troubles du rythme, que les oméga-3 pourraient aider à stabiliser en inhibant certains courants électriques dans les cellules cardiaques.
Les résultats de l’étude s’alignent sur des recherches antérieures suggérant que des taux sanguins plus élevés d’oméga-3 sont associés à un risque cardiovasculaire réduit.
Précautions et perspectives
Les chercheurs ont souligné que la dose d’huile de poisson utilisée dépassait 1 gramme par jour, un seuil qui s’est révélé plus efficace dans d’autres études. Les capsules employées contenaient également une formulation spécifique d’oméga-3 sous forme d’ester éthylique – une version concentrée et transformée de l’huile de poisson –, ce qui pourrait avoir contribué à leur efficacité.
La Dre Lok a précisé que les patients devraient demander conseil à leur médecin sur le choix des capsules et leur mode de prise, en insistant sur le fait que l’essai a montré que « des capsules spécifiques d’huile de poisson étaient sûres et réduisaient le taux d’événements cardiovasculaires ».
Le Dr Moses a noté que l’étude avait été financée par le fabricant de Vascepa, un produit à base d’oméga-3 à forte dose, introduisant un biais potentiel. « Cela dit, les données restent remarquablement solides et méritent d’être reproduites pour confirmer leur validité », a-t-il ajouté.
Parmi les autres limites, de nombreux participants ne suivaient pas de traitement cardiovasculaire intensif, et les résultats pourraient ne pas s’appliquer aux patients non dialysés.
Le Dr Moses a également relevé que de nombreux patients sous dialyse prennent des anticoagulants ou des antiagrégants plaquettaires, ce qui a pu exclure une part importante des candidats potentiels. L’étude excluait en effet les participants prenant plus de deux anticoagulants, conformément au protocole.
Le Dr Moses a également relevé que de nombreux patients sous dialyse prennent des anticoagulants ou des antiagrégants plaquettaires, ce qui a pu exclure une part importante des candidats potentiels. L’étude excluait en effet les participants prenant plus de deux anticoagulants, conformément au protocole.
Les chercheurs ont insisté sur la nécessité de poursuivre les études afin de déterminer la dose optimale et la sécurité à long terme, mais les résultats suggèrent que l’huile de poisson pourrait constituer une intervention efficace pour réduire la morbidité et la mortalité cardiovasculaires chez les patients sous dialyse.

George Citroner est un journaliste spécialiste de la santé pour Epoch Times.
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