Narcotrafic : à Nîmes, le couvre-feu pour mineurs reconduit pour deux semaines

Photo: VALERY HACHE/AFP via Getty Images
Le couvre-feu imposé aux mineurs de moins de 16 ans dans certains quartiers prioritaires de Nîmes est prolongé pour 14 jours supplémentaires, a annoncé la ville de Nîmes vendredi, justifiant cette décision par « des circonstances de dangerosité et d’insécurité qui menacent encore ».
Cette mesure en cours depuis le 21 juillet interdit aux mineurs de sortir non accompagnés entre 21h00 et 06h00 dans les quartiers les plus sensibles de la ville.
Elle avait été instaurée après une succession de « fusillades, règlements de comptes et tensions entre bandes », avait alors expliqué la municipalité, précisant que la mesure était « renouvelable si nécessaire ».
« La situation ne permet malheureusement pas de lever à ce jour le couvre-feu, il est essentiel de prolonger le dispositif afin de protéger au maximum les populations et particulièrement les plus jeunes », indique Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes, dans un communiqué.
Le couvre-feu prolongé jusqu’au lundi 18 août
Le couvre-feu initial, qui devait prendre fin lundi à 06h00, sera donc prolongé jusqu’au lundi 18 août.
Alors que six quartiers prioritaires étaient concernés par le premier arrêté, ils ne seront plus que quatre à compter de lundi : Pissevin, Mas de Mingue, Chemin-bas et Valdegour, qui sont régulièrement le théâtre de fusillades ou d’assassinats liés au trafic de stupéfiants.
Depuis quelques années, des villes moyennes comme Nîmes, Avignon ou Béziers sont rattrapées par un niveau de violences jusqu’alors réservé à Marseille, épicentre du narcobanditisme dans le sud de la France.
« Nous restons pleinement engagés pour la sécurité des habitants, dans les limites de nos compétences. Nous appelons à des réponses fortes et coordonnées, portées par l’ensemble des acteurs publics, pour lutter activement contre le narcobanditisme qui pollue le quotidien des Nîmois de ces quartiers », souligne dans le communiqué Richard Schieven, l’adjoint au maire en charge de la sécurité.
« Problématique nationale »
Cet été d’autres villes, de toutes couleurs politiques, ont mis en place des couvre-feux pour mineurs, à l’instar de Carpentras (Vaucluse), Béziers (Hérault), Triel-sur-Seine (Yvelines), Villecresnes (Val-de-Marne) ou encore Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
Ces couvre-feux, dont l’efficacité reste difficile à mesurer, sont régulièrement attaqués en justice, notamment par la Ligue des droits de l’homme (LDH).
« Les mesures de couvre-feu que peuvent mettre en place les maires, ce sont (normalement) des mesures ponctuelles, exceptionnelles, liées à leur commune. On voit bien que là, à chaque fois, la justification, c’est la délinquance liée au narcotrafic », a relevé auprès de l’AFP Sophie Mazas, avocate au barreau de Montpellier, qui a porté plusieurs contentieux liés à ces mesures.
« Ce n’est pas un maire qui va gérer le narcotrafic, on est sur une problématique nationale », a-t-elle ajouté.

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