Nouvelle loi sur les armes blanches : êtes-vous dans l’illégalité ?
Depuis une récente réforme réglementaire, certaines armes blanches ne peuvent plus être vendues ni détenues en France. D’autres ne peuvent être transportées que sous conditions strictes. Des sanctions lourdes sont prévues pour les contrevenants.

Illustration
Photo: Shutterstock
Cette évolution s’inscrit dans « un objectif de renforcement de la sécurité publique et de prévention des violences impliquant des armes blanches ». L’arrêté du 4 juillet 2025 et le décret du 5 septembre 2025 ont fait suite au rapport gouvernemental « Mineurs et armes blanches », remis le 28 mai 2025.
Ce rapport a été sollicité à la suite de l’agression mortelle au couteau survenue dans un lycée nantais. Plusieurs affaires similaires ont récemment endeuillé le pays : Matisse à Châteauroux, Élias tué à Paris après un entraînement de football, Thomas, 16 ans, poignardé lors d’un bal de village à Crépol, ou encore un adolescent de 17 ans tué sur le parking d’un supermarché à Nogent-sur-Oise.
Certaines armes interdites : les posséder est devenu illégal
La réforme classe désormais en catégorie A1 – au même niveau que les armes de guerre – plusieurs armes blanches telles que les « couteaux, coutelas et machettes, à lame fixe, dits couteaux zombie », ainsi que « les coups de poing américain protégeant quatre doigts, postérieurs à 1900 ».
Leur détention et leur vente sont totalement proscrites. Particuliers comme professionnels doivent se débarrasser de ces armes « avant le 7 décembre 2025 » en les remettant à la police ou à la gendarmerie. Passé ce délai, les sanctions prévues atteignent « 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende ».
De nouvelles obligations pour les commerçants
Certaines armes blanches auparavant en vente libre – comme les poignards, couteaux automatiques à cran d’arrêt, matraques ou étoiles de ninja – sont désormais classées « Da ». Leur commercialisation restera autorisée uniquement dans les magasins titulaires d’une autorisation préfectorale.
Les enseignes concernées ont jusqu’au « 7 mars 2026 » pour régulariser leur situation. La réglementation impose par ailleurs un affichage strict rappelant l’interdiction de vente aux mineurs, aussi bien en magasin que sur les sites Internet.
Ce que cela change pour le grand public
« Le port ou transport d’une arme blanche sans motif légitime demeurent formellement interdits », d’après la législation. Tout objet du quotidien potentiellement dangereux – « couteau, tournevis, ciseaux, canif… » – peut être considéré comme une arme s’il est transporté ou utilisé sans raison valable. Dans ce cas, la peine encourue peut atteindre « 1 an d’emprisonnement et 15.000 euros d’amende ».
Ainsi, si l’achat et la détention d’une arme blanche restent possibles pour un majeur, sortir de chez soi avec ce type d’objet expose toujours à un contrôle et à l’appréciation des forces de l’ordre sur le « motif légitime », précise 20 Minutes. Une règle désormais assortie d’un arsenal plus strict de sanctions et d’interdictions.
Les mineurs exposés via la vente sur les réseaux sociaux
Si les armureries appliquent aujourd’hui des contrôles renforcés, l’accès aux armes demeure aisé pour les adolescents via les réseaux sociaux, rappelle le site TF1Info. Sur Snapchat, se multiplient des ventes d’objets dangereux présentés comme des gadgets – stylets transformés en couteaux, sprays dissimulés dans des briquets ou encore poings américains stylisés.
Ces produits attractifs, livrables à domicile, alimentent la circulation d’armes parmi les jeunes. Sur le terrain, les contrôles s’intensifient : à Lille, une brigade spécialisée confisque en moyenne deux armes blanches par jour, chacune donnant lieu à une amende pouvant atteindre 500 euros. La lutte contre ce marché parallèle est désormais l’un des enjeux majeurs de la nouvelle réglementation.
Articles actuels de l’auteur









