Logo Epoch Times

Taxe sur les rachats d’actions, maintien d’exonérations patronales… : le RN présente son contre-budget

top-article-image

Jean-Philippe Tanguy, le chef de file du parti dans les négociations budgétaires du RN, à l’Assemblée nationale.

Photo: STEPHANE DE SAKUTIN/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 3 Min.

Le Rassemblement national a présenté mercredi son « contre-budget » de l’État, réponse au « mauvais budget » présenté par Michel Barnier, en appelant à chercher des recettes sur l’appareil de l’État, l’immigration ou les rachats d’actions, et à renoncer à des hausses d’impôts et de cotisations patronales.
L’exécutif entend faire 60 milliards d’euros d’économies en répartissant, selon Matignon, l’effort entre 20 milliards de nouvelles recettes fiscales et 40 milliards de coupes dans les dépenses publiques.
Mais le groupe RN estime que l’exécutif ne respecte pas ses engagements, car il « saupoudre de l’effort fiscal sur l’ensemble de la société », a tancé en conférence de presse à l’Assemblée le député Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe.
« Faire adopter un maximum de nos mesures »
« Nous entendons, avant même que se pose la question d’une censure ou d’un vote, faire adopter un maximum de nos mesures », a prévenu mercredi le patron du parti Jordan Bardella, en marge d’un déplacement au salon de l’Auto.
En réponse à la copie du gouvernement, le groupe de droite nationaliste a listé différentes propositions qu’il défendra par amendements au budget de l’État, à partir de mercredi en commission, et au budget de la Sécu dans les semaines à venir, avec comme objectif 15 milliards d’euros d’économies nettes.
Parmi les propositions, notamment, une taxe renforcée sur les rachats d’actions à 33%, pour engranger 8,8 milliards, ou s’attaquer à des tarifs préférentiels accordées à des fournisseurs d’énergie (6 milliards d’euros escomptés).
Fidèle à ses marqueurs, le groupe présidé par Marine Le Pen prône la transformation de l’aide médicale d’État réservée aux étrangers en situation irrégulière en une aide médicale d’urgence et de réserver la prime d’activité aux Français.
Il propose à nouveau de réduire la contribution de la France à l’Union européenne (-5 milliards), de baisser l’aide publique au développement (-2,34 milliards), ainsi que les subventions « aux énergies intermittentes », selon les mots de M. Tanguy, qui en escompterait « 6 milliards », notamment sur le solaire et l’éolien.
Le groupe entend aussi mettre fin à l’abattement fiscal des journalistes. La niche fiscale des armateurs n’est en revanche plus visée, Jean-Philippe Tanguy expliquant que le groupe préférait proposer de doubler la taxe exceptionnelle sur les entreprises de fret.
À contrario le RN s’oppose à la désindexation partielle des pensions de retraites, tout comme à la réforme annoncée des allègements de cotisations patronales, assumant au passage de renoncer aux 3,6 milliards et 4 milliards d’euros d’économies censées être faites grâce à ces mesures.
Les députés RN plaideront également pour renflouer les crédits de l’Intérieur, de la Justice et de la Recherche, et pour rétablir 2000 postes d’enseignants sur les 4000 suppressions annoncées.