Thé : le programme « solidari’Thé » veut développer un filière plus équitable et durable

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Le collectif du commerce équitable en France a annoncé lundi le lancement d’un programme « solidari’Thé », destiné à encourager les entreprises à s’approvisionner en thé durable.
« On parle beaucoup de café, de cacao, et beaucoup moins des enjeux du thé, et pourtant ils sont très importants », a souligné Julie Stoll, déléguée générale de Commerce équitable France, lors de la première conférence sur le sujet organisée par les acteurs de l’équitable (marques, distributeurs…).
Une filière complexe
Le thé, « c’est un sujet de lutte contre la pauvreté, car sur 13 millions de producteurs dans le monde (dont 4 millions de travailleurs en plantations), une grande majorité vit sous le seuil de pauvreté », à souvent moins de 90 dollars par mois, a-t-elle développé, évoquant aussi des défis agricoles (monocultures contribuant à la déforestation, appauvrissement des sols…), climatiques et en terme de droits humains.
Elle a souligné « la complexité de la filière », les intermédiaires pouvant être nombreux entre les entreprises mettant sur les marchés et les producteurs : « la question de la traçabilité est au cœur des réponses à trouver. »
« Derrière nos tasses de thé il se passe des choses »
Avec ce programme « solidari’Thé », cofinancé par l’Agence française de développement, le monde du commerce équitable, dont l’objet est d’accompagner le progrès social des travailleurs, veut s’adresser à tous les acteurs du secteur, notamment les marques représentant 30% du marché français (à côté des géants Lipton et Twinings, qui en occupent plus de 70%).
L’idée de ce « club informel » est de « produire de l’expertise sur les enjeux et leviers de transformation de la filière thé », de « promouvoir un écosystème d’acteurs engagés » dans cette transition, et aussi de « sensibiliser le public », explique Mme Stoll. « Il faut faire comprendre que derrière nos tasses de thé il se passe des choses », qui peuvent « avoir un goût amer ».
En France, deux personnes sur trois déclarent consommer du thé, et le pays est le 1er marché européen pour le thé bio (20% des ventes en grandes et moyennes surfaces, selon le Stepi, le syndicat du thé). Le thé labellisé équitable, également bio en général, représente pour sa part 6,8% du thé écoulé par la grande et moyenne distribution.

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