Un déficit meilleur qu’anticipé en 2024, mais « pas une bonne nouvelle » pour autant, selon Éric Lombard

Le bâtiment extérieur du ministère de l'Économie et des Finances (Bercy) à Paris, le 9 janvier 2025.
Photo: LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images
Le ministre de l’Économie Éric Lombard a considéré que le déficit public de 5,8% du PIB en 2024, annoncé jeudi par l’Insee, au lieu de 6% anticipé, « n’était pas une bonne nouvelle » pour autant, soulignant qu’un déficit important constitue « un risque ».
Interrogé sur France Inter, M. Lombard a estimé que les 5,8% ne sont « pas une bonne nouvelle, c’est un déficit qui est trop élevé ».
« Nous parlons de souveraineté nationale, de souveraineté européenne à un moment où les risques sont importants : la souveraineté nationale va aussi avec une souveraineté financière. Or, tant que nous n’avons pas traité le problème du déficit et de la dette, nous sommes en risque », a-t-il souligné.
Des dépenses « très bien tenues » et des recettes « un peu meilleures »
Il a attribué le résultat meilleur que prévu à « des dépenses très bien tenues par le gouvernement de Michel Barnier » en fin d’année, ainsi qu’à des recettes « un peu » meilleures que prévu » dans les dernières semaines.
« On a restabilisé les modèles » de calcul, a-t-il indiqué, alors que ces derniers sont au cœur de l’enquête d’une commission spéciale de l’Assemblée nationale sur le dérapage des finances publiques l’an dernier, notamment à cause de recettes bien moins bonnes qu’anticipé.
« Il faut continuer à réduire les déficits, il faut qu’on arrive à 3% », a souligné le ministre, et nous ferons ce qu’il faut » pour atteindre les 5,4% prévus pour cette année.
Il a indiqué que le budget est « pour le moment en phase » du côté des recettes.
Un « pilotage » du budget qui « engage toute la nation »
M. Lombard a précisé que la conférence des finances publiques prévue autour du Premier ministre François Bayrou se tiendrait le 15 avril, et permettrait « de partager la situation budgétaire du pays à fin mars avec toutes les parties prenantes, élus, partenaires sociaux, collectivités locales… »
« Nous voulons que ce pilotage engage toute la nation », a-t-il dit.
Alors que la Banque de France a révisé à 0,7% – au lieu de 0,9% précédemment – sa prévision de croissance pour 2025, M. Lombard a noté qu’il y a en effet « une incertitude importante » actuellement, notamment autour des hausses des droits de douane américains. « On présentera aux Français, probablement au moment du 15 avril, les conclusions qu’on en tire », a-t-il déclaré.
Outre le déficit public de 5,8% du PIB, l’Insee a annoncé jeudi que la dette avait augmenté de 202,7 milliards d’euros sur l’ensemble de 2024, pour atteindre 113% du PIB, soit 3.305,3 milliards d’euros.

Articles actuels de l’auteur









