« Un entrepreneur à la tête d’un plan de réduction des dépenses » : Amir Reza-Tofighi, dirigeant de la CPME, veut s’inspirer d’Elon Musk

L'entrepreneur Amir Reza-Tofighi à Paris le 15 janvier 2025. Amir Reza-Tofighi, 40 ans, président de la société de services à la personne Vitalliance, a été élu le 21 janvier 2025 président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME).
Photo: STEPHANE DE SAKUTIN/AFP via Getty Images
Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Amir Reza-Tofighi a appelé dimanche à la création en France d’une « commission » composée d’entrepreneurs pour « réduire drastiquement les dépenses publiques », prenant pour exemple l’action d’Elon Musk aux États-Unis.
« Je ne suis pas particulièrement fan des États-Unis mais ils ont compris une chose : mettre un entrepreneur à la tête d’un plan de réduction des dépenses n’est pas idiot », a-t-il déclaré, en référence au milliardaire américain, dans une interview au Journal du Dimanche (JDD).
Elon Musk, patron de Space X et de Tesla, a été nommé par Donald Trump à la tête d’une commission pour « l’efficacité gouvernementale », le « Department of government efficiency » (DOGE), dont l’objectif affiché est de couper tous azimuts dans les budgets fédéraux aux États-Unis.
Après le démantèlement spectaculaire de la grande agence humanitaire américaine (USAID), qui a suscité une vague d’indignation dans le monde, le milliardaire a désormais des visées sur l’éducation et l’armée américaine.
En France, « si l’on veut réduire drastiquement les dépenses publiques sans baisser la qualité du service, la seule solution serait de mettre des entrepreneurs à la tête d’une commission », qui « aurait pour mission d’élaborer un plan de réduction drastique des dépenses publiques », a assuré M.Reza-Tofighi
« Ce n’est pas la méthode Musk, plutôt la “French solution” (méthode française, ndlr) », a-t-il affirmé.
Interrogé sur cette proposition, le ministre de l’Économie Éric Lombard a déclaré « recueillir les idées, les avis » des représentants des organisations patronales, lors d’un entretien au Grand Jury, émission organisée par RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat. Mais « plutôt que de faire une commission, je propose que l’on se voit tous les mois », a-t-il en revanche ajouté.
Le gouvernement de François Bayrou, qui veut ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre environ 6% en 2024, a déjà fait inscrire dans son budget adopté cette semaine par l’Assemblée Nationale des coups de rabot dans plusieurs ministères, se chiffrant à plusieurs centaines de millions d’euros à chaque fois.
« Peur que de nombreuses entreprises partent ou ferment »
Amir Reza-Tofighi a fustigé un « projet de taxation des acteurs économiques ». « De nombreuses mesures vont toucher les petites entreprises, comme la hausse des charges, le versement mobilité ou la baisse du crédit d’impôt innovation », a-t-il dit.
Ce « n’est pas un bon budget », a-t-il aussi affirmé, disant avoir « peur (…) que de nombreuses entreprises, à terme, finissent par partir ou par fermer, à mesure que nous perdons des parts de marché ».

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