Véhicules électriques: quand les constructeurs sont victimes de mauvaises politiques

Image d'illustration : Mike Bird/Pexels
Lordstown Motors est une startup américaine créée en 2018, spécialisée dans les moteurs et les véhicules électriques.
Elle a bénéficié, de la part de l’administration Trump et de celle de Biden, de nombreuses aides directes et indirectes ainsi que de facilités pour lever des fonds. En septembre 2020, le président Trump s’est fait prendre en photo par les journalistes devant une voiture électrique fabriquée par cette société. Il en a vanté les « qualités exceptionnelles » et la réussite des ventes. En réalité, Lordstown n’avait rien vendu du tout, mais cette publicité a attiré l’attention du public et la valeur de son action a grimpé. Rebondissement en janvier 2021 : l’essai d’un prototype de pick-up connaît des échecs successifs, l’aura de Lordstown dégringole, l’action chute en flèche, de 26 dollars à 40 cents. La nouvelle administration Biden intervient et réussit à convaincre des investisseurs, environ 200 millions de dollars sont ainsi rapidement injectés. La société est renflouée mais artificiellement maintenue en vie car, fin février 2023, elle n’aura fabriqué que… 31 véhicules.
Un autre constructeur automobile, le très célèbre Ford, vient de publier ses résultats financiers. On apprend qu’il a perdu plus de 60.000 dollars par véhicule électrique vendu au premier trimestre 2023, tandis que son activité de véhicules à combustion, Ford Blue, a réalisé un bénéfice avant impôts de 3715 dollars par véhicule. Et que Ford Pro a généré 4053 dollars par véhicule utilitaire. Ford vend environ 50.000 dollars un véhicule électrique… qui lui revient à 110.000 dollars ! S’il ne fabriquait que cela, il ferait faillite en seulement quelques mois.
En voulant encourager la fabrication de véhicules électriques, les politiques prennent des dizaines de milliards dans la poche des contribuables. En attendant que les chercheurs inventent des batteries rapidement rechargeables, pas chères et durables, on dépense à tout va pour que les consommateurs achètent des voitures électriques. Qui pour le moment ne semblent pas enthousiastes. Même les Allemands rechignent !
Article écrit par Nicolas Lecaussin. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
L’IREF est un « think tank » libéral et européen fondé en 2002 par des membres de la société civile issus de milieux académiques et professionnels dans le but de développer la recherche indépendante sur des sujets économiques et fiscaux. L’institut est indépendant de tout parti ou organisation politique. Il refuse le financement public.


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